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T'approche pas de l'Ordre ou barder ça va !!!

T’approche pas de l’Ordre ou barder ça va !!!

En réaction à l’affaire des écoutes dont aurait fait l’objet Maître Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, et face à un risque de perquisition dans les locaux même de l’Ordre des Avocats du Barreau de Paris, Maître Pierre-Olivier SUR, nouveau bâtonnier, à lancé vendredi dernier, dans les colonnes du journal Le Monde, l’opération Écureuil.

Sous cette dénomination très « militaire », il s’agit, en cas de perquisition dans les locaux de l’ordre, de rameuter (pardon, mais il n’y a pas d’autre terme) l’ensemble des 21 000 avocats inscrits au Barreau de Paris pour qu’ils viennent, en robe, faire front devant les locaux de l’Ordre à l’entrée des policiers, mandatés par un juge rappelons-le, et à leur empêcher ainsi l’accès aux documents et/ou matériels visés par la commission rogatoire.

Mais (vous le sentiez hein le MAIS ?)… il y a un hic, et de taille. Le délai d’envoi/réception de 21 000 SMS.

Car voyez-vous, dans le cadre de mon activité professionnelle, nous envoyons tous les jours des dizaines, voire des centaines de SMS, souvent par rafale, c’est-à-dire que, dans un même envoi, il y a plusieurs dizaines de SMS. Et c’est là que ça coince. Car le délai d’envoi entre deux SMS est de 6 secondes (et croyez moi, on a réduit le délai au max). Livrons nous donc à quelques calculs…

21 000 SMS à envoyer avec un délai moyen de 6 secondes entre chaque, cela fait 126 000 secondes, soit 2 100 minutes, soit… 35 heures !!! Je doute que les OPJ chargés de la perquisition attendent si longtemps.

Et Maître SUR ne cesse de déclamer qu’il peut compter sur 2 000 avocats dans les deux heures… Hum, reprenons. Deux heures se composent de 120 minutes, soit 7 200 secondes. A raison d’un SMS toutes les 6 secondes, ce ne sont que 1 200 avocats qui pourraient être mobilisés dans ce délai. Et encore, le 1 200ème ne recevrait son SMS qu’au bout de 2 heures, si aucune perturbation réseau n’est constatée entre le serveur d’émission et l’antenne de réception, et bien sur, les différents relais entre ces deux points.

Outre cette fronde contre les écoutes, et cette incitation à la rébellion contre l’exécution d’une mesure judiciaire, cette « opération » ne semble être qu’une vaste manoeuvre de communication. Mais dans quel but ?

Attaché aux valeurs de la République, je ne remettrai jamais en cause la nécessité d’un secret professionnel, que ce soit entre clients et avocats ou entre docteurs et patients. Mais, attaché aux même valeurs, je ne cautionnerai jamais une impunité de fait, réservée aux seuls privilégiés d’une profession X ou Y. Face à ces manœuvres qui semblent plus politiciennes que sincères, j’ai l’impression qu’elles ne servent qu’à creuser un peu plus le fossé qui sépare d’une part forces de l’ordre et avocats, mais aussi celui qui éloignent un peu plus le Peuple des représentants, quels qu’ils soient, de la Justice. Et là, c’est grave, voire dangereux pour la Démocratie.